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vendredi, 01 mai 2009

L'Autre qui existe et celui qui n'existe pas (2)

 

par Jean-Louis Bolte

 

AKE.jpg
Gabriel Cornelius von Max
Anna Katharina Emmerich
(1885)
 
 
 
II. Problèmes de transition au monde des fils


LA QUESTION DU BONHEUR CHEZ DUNS SCOT

Le discours de l'Autre, en tant qu'il existe, est le discours prophétique. Et par le discours prophétique, nous avons accès à la raison de cet Autre.

Nous sommes certes libres d'accorder ou de ne pas accorder notre raison propre à sa raison. Mais si nous recherchons cet accord, nous lions notre discours à son discours, notre pensée à sa pensée, notre raison à sa raison, nous opérons une adhésion - voire une adhérence, comme dit Chouraqui. La recherche de cet accord est ce qu'on appelle la foi, c'est-à-dire la confiance accordée à l'intelligence de l'Autre (en tant qu'il existe).

D'où il sort que l'accord entre foi et raison s'obtient en accordant notre raison à la raison de l'Autre (en tant qu'il existe), c'est-à-dire en acceptant que sa raison prolonge notre propre raison - mais du coup nous nous détournons de toute jouissance dérégulée en même temps que nous ouvrons notre intelligence à la pensée de l'être.

Car dans ce prolongement par continuité entre notre raison et la raison de l'Autre nous trouvons du même coup une orientation dans l'être - que l'on nomme la loi naturelle.

Et corollairement, nous y trouvons, également défini par l'Autre (en tant qu'il existe), le bonheur que nous cherchons.
 
 
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Cette remarque appelle commentaire ; et, sur la question de notre bonheur, il faut être particulièrement attentif à la radicale modernité de ce qu'introduit Duns Scot. Le bonheur, dit le Docteur Subtil, c'est-à-dire la jouissance ou béatitude, que nous cherchons par des moyens naturels est pour la perfection de notre nature. Or, il se trouve que la perfection sera plus grande, incomparablement plus grande, si nous allons la chercher non pas dans notre nature mais hors de notre nature (dans une surnature).

Comment le savons-nous ? Nous ne pouvons le savoir naturellement, précisément parce que la solution se trouve hors de notre nature. Tout ce que nous pouvons savoir naturellement est purement négatif : à savoir que le bonheur naturel que nous pouvons atteindre est toujours imparfait - que ce bonheur doit être mesuré et qu'à demander trop, nous nous trouvons dans la démesure de l'insatisfaction.

Et encore, ce savoir naturel de l'imperfection de notre jouissance, notre modernité en vient-elle à le refuser - à le dénier et dans les dernières décennies à le rejeter. De sorte qu'il doit être réassuré dans l'Autre, comme la psychanalyse nous l'a montré - l'Autre par le détour duquel nous devons passer pour réapprendre ce que notre désir naturel de jouissance doit à la structure du fantasme.

« L'inconscient, dit Lacan, est le discours de l'Autre », mais de l'Autre qui, en tant que siège défaillant de notre bonheur, est privé d'être. L'Autre qui, à proprement parler, n'existe pas. Sans cette dimension révélée par la neutralité du dispositif analytique, nous ne pourrions avoir un savoir si profond sur les limites de notre bonheur naturel, c'est-à-dire sur les piétinements de nos jouissances terrestres.
 
 
 
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Alors comment pouvons-nous savoir qu'au-delà de notre bonheur naturel, il y a malgré tout une béatitude surnaturelle ? Toujours par l'Autre, bien sûr, mais cette fois-ci en tant qu'il existe, dans la mesure où cet Autre a puissance de compléter nos informations sur la nature par ses informations prophétiques.

Et ce que nous dit l'Autre du prophétisme, en tant qu'il existe, c'est qu'un autre bonheur est ouvert, une autre jouissance, appelons-la béatitude, qui vient véritablement communiquer sa perfection à notre nature actuelle et en développer une potentialité restée jusqu'ici en réserve de l'être.


QU'IL Y A TROIS ÉTATS DE NATURE

Ce que dit l'Autre du prophétisme sur notre nature est essentiellement ceci : la nature dans laquelle nous nous trouvons n'est en rien définitive, elle est provisoire [1]. Elle n'est pas toute la nature, elle n'en est qu'un état historique. L'Autre du prophétisme nous permet en effet de projeter sur la nature un éclairage historique, en brisant par cela l'enfermement de notre pensée dans l'« actualité » de l'être. Du coup, nous comprenons que l'intelligibilité que nous pouvons avoir des choses déborde de toute part l'intelligence que nous en avons.

Ce que nous communique l'Autre, à travers sa Révélation, est une information qui sans cela nous resterait parfaitement inaccessible. Information qui nous indique que la nature est apte à connaître trois états : un état originel, un état actuel et un état à venir. Et plus précisément : un état originel parfait, un état actuel blessé, un état à venir restauré.

1) L'état originel est celui qui est évoqué dans la Genèse : c'est un état de nature primitif, perdu lors de la chute - c'est l'état d'Adam et Eve au Paradis terrestre, le mode adamique de l'être. Dans cet état, l'homme était naturellement capable de recevoir le surnaturel, c'est-à-dire naturellement capable de béatitude. Voilà qui était impossible à savoir dans la mesure où nous ne nous trouvons plus dans cet état primitif. L'état de nature que nous connaissons, celui dans lequel nous vivons, est différent de ce premier état.

2) Dans l'état actuel, la nature humaine en effet est blessée par la chute, elle est déchue : in statu isto, l'homme n'est plus capable de béatitude - la chute lui a donné au contraire  une inclination « naturelle », ou plutôt une inclination par défaut, par défaillance maladive du fait de sa nature blessée, vers les jouissances terrestres. Mais si l'homme n'est plus capable en fait de béatitude, il en reste encore capable en droit. Sa nature est blessée, mais c'est toujours la même nature.

3) Car l'homme garde le droit de retrouver une nature guérie, une nature restaurée. Il conserve tous ses droits à la béatitude. Ce qui ouvre l'option d'un état de nature restauré. En réalité, dans l'état de nature actuel, l'homme à deux options devant lui selon la jouissance vers laquelle il incline :
-  soit il en reste à l'état de nature présent, l'état de nature blessé, en renonçant à ses droits à une nature restaurée, de sorte qu'après la mort naturelle il s'expose à la seconde mort dont parle l'Apocalypse ;
-  soit il aspire à la guérison de sa nature blessée, c'est-à-dire à retrouver la pleine jouissance de ses droits primitifs à la béatitude et à entrer dans un régime d'existence dans lequel son bonheur ne cesse d'augmenter.

Toute la question est alors de savoir de quel régime d'existence nous parlons : avant ou après la mort. Ou bien : en quel sens faut-il entendre l'expression « un état de nature restauré », ou encore « un état de nature guéri » ? Duns Scot en effet ne parle pas d'un état de nature « restauré », mais de l'état de nature « des âmes séparées » - autrement dit, il ne considère que l'état de nature de l'intellect humain avant la chute, après la chute, et après la mort.

Qu'est-ce qui nous donne le droit de généraliser sa conception à un état de nature restaurée ici-bas ? Quelle autorité, quels éléments, quelles tendances ?

Or la réponse à cette question tient elle aussi à la puissance de dévoilement de l'Autre, en tant qu'il existe. Ce ne peut être que dans cette lumière que nous pouvons proposer une réponse.
 

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Ce qu'il faut souligner avant tout, lorsque l'on parle de nature humaine, c'est ce grand écart entre le fait et le droit : le fait c'est que la nature humaine est blessée, le droit c'est le droit à la guérison.

Ce fait c'est le mal, fait objectif, empiriquement vérifiable : ce n'est pas une vue de l'esprit, c'est quelque chose que chacun peut expérimenter.

Et le mal résulte du choix d'une jouissance dérérégulée : nous avons développé ce point par ailleurs, suffisamment pour savoir que c'est dans l'Autre que se prend la négation qui vient encadrer, qui vient calmer, qui vient pacifier les sauvageries de la jouissance pour nous permettre de vivre « en paix » dans notre état de nature actuel.

Quant au droit nous le tenons aussi de l'Autre : il se présente comme une promesse, et donc il est lié pour nous à l'abandon confiant en cette parole. Et si l'Autre se présente à nous sous la face de l'Autre du prophétisme, cette confiance s'appelle la foi [2].
 
 
LA CHAISE DE L'AUTRE

Ainsi, in statu isto, dans notre état de nature actuel, l'Autre du prophétisme se tient toujours à notre disposition pour nous communiquer ses informations, suppléant par là notre incapacité naturelle à les atteindre - libre à nous de l'entendre ou de faire le sourd.

De sorte que, si l'on peut dire que l'Autre existe naturellement, c'est d'abord, nous l'avons déjà souligné, en tant que dimension transcendantale [3], soit seulement a priori comme présence potentielle dont la place est marquée dans notre esprit, comme une chaise vide sur laquelle viendraient s'asseoir à tour de rôle qui celui-ci, qui celui-là, ou éventuellement encore Celui-Là, selon les invitations que nous voulons bien leur lancer.

Bien entendu, certains viennent s'y asseoir sans nous demander la permission, à commencer par nos parents. C'est bien naturel. D'autres peuvent s'y asseoir aussi à l'occasion des différentes rencontres que nous faisons dans notre vie, de façon fortuite ou au contraire permanente.

Dans le cas du prophétisme, l'Autre ne demande pas non plus la permission, il s'empare de l'esprit du prophète à l'improviste et souvent à son corps défendant. Voyez Amos ou Jonas.

D'autres encore peuvent s'y asseoir à notre insu, et c'est précisément la psychanalyse qui nous a permis d'en prendre conscience, puisqu'il s'agit de figures inconscientes de l'Autre. C'est la raison pour laquelle il n'est pas question de rejeter la psychanalyse qui nous a légué de précieux outils pour approcher ces dimensions de l'Autre, d'autant que ces outils se révèlent efficaces pour analyser de façon critique certains aspects de notre réalité contemporaine.

Car il n'y a pas que l'inconscient qui recèle des figures subreptices susceptibles d'exercer sur nous une véritable tyrannie. La conscience que notre modernité peut avoir d'un contrôle croissant et plus ou moins occulte sur nos vies nous pousse à constater qu'il existe des ombres de l'Autre à la fois réelles et silencieuses qui, à notre insu,  empoisonnent les blessures de notre état de nature actuel et, à proprement parler, les aggravent. Ces avatars clandestins de l'Autre qui n'existe pas, au style occulte et malveillant, mènent à proprement parler une politique de jouissance fondée sur le contrôle. On peut en relever les traces en suivant les pistes des jouissances silencieuses qu'ils mettent en œuvre. Encore faut-il pour cela passer le mur des jouissances bruyantes, mur médiatique de la mauvaise foi, de la désinformation et de la bêtise aveugle de l'opinion, pour pouvoir repérer et discerner le champ de bataille gigantesque sur lequel se joue la lutte pour l'occupation ultime de la place du grand Autre. Soulignons « occupation ».

Et ainsi l'Autre de la jouissance est assis sur notre chaise vide plus souvent qu'à son tour. Pas besoin de notre invitation. Ce qu'on appelle en théologie le péché originel, cette blessure spirituelle qui grève notre nature, manifeste ses effets précisément à travers ce sans-gêne que l'Autre de la jouissance manifeste en squattant littéralement, sans y être invité, la chaise vide de l'Autre qui meuble notre esprit.

Quand Lacan pose sa question « l'Autre existe-t-il ? », il la pose dans un contexte que Freud avait défini comme « malaise dans la civilisation », autrement dit dans le strict contexte de notre état de nature blessé. En découvrant la dimension de l'inconscient, Freud découvre ce que Lacan définira pour sa part comme discours de l'Autre, lequel a lieu dans les coordonnées du langage et de la parole. Si l'Autre, au sens de Lacan, n'existe pas, c'est d'abord que l'objet qu'il enclot, objet de jouissance, l'entraîne dans son évanouissement.

Mais c'est précisément en révélant cet évanouissement, par sa construction en zone neutre dans le dispositif de la cure, que cet Autre manifeste sa puissance de dévoilement.


PUISSANCE DE DÉVOILEMENT DE L'AUTRE

Or ce dévoilement propre à l'Autre lacanien, ne porte que sur notre état de nature blessé - il ne concerne l'être humain que dans ce seul état et n'envisage pas que cet état puisse s'inscrire dans la série évolutive des trois états successifs de nature - état parfait, état morbide, état restauré - révélé par l'Autre du prophétisme.

D'un autre côté, c'est parce que la puissance de dévoilement de l'Autre est inséparable de sa puissance de rangement, de mise en ordre, de reclassement, que l'Autre lacanien nous interpelle. Il nous indique qu'un lieu qui exprime le désir d'une unité de la pensée est nécessaire à celle-ci.

Déjà Duns Scot avait utilisé, sans la nommer, cette puissance de dévoilement et de mise en ordre pour repenser l'unité de l'être - en fournir le concept commun aussi bien à Dieu qu'à la créature -, de manière à réorganiser la métaphysique à partir d'un espace de pensée transcendantal.

L'apport de la psychanalyse, c'est d'objecter à la philosophie que la nature humaine est blessée et qu'il faudra faire avec, autrement dit que l'Autre est blessé avec elle et que l'unité de la pensée s'en trouve compromise, et donc que la pensée humaine est définitivement divisée.

Définitivement... C'est cette touche de désespoir propre à la modernité fraternitaire qu'il convient de contester.
 
 
 
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En effet, c'est parce que nous nous trouvons dans une situation particulière de dévoilement, et plus précisément dans cette situation particulière de dévoilement dite « de la fin des temps » -  cette expression pourrait-elle signifier la fin des temps de notre état de nature blessée ? -  que la dimension de l'Autre a besoin de se déployer dans une toute autre ampleur, et en particulier de déployer sa face Dieu sous la forme du prophétisme.

C'est par le discours prophétique contemporain, dans son développement discret mais aussi intense et prégnant, que nous apprenons que la blessure de notre état de nature présent s'est mortellement aggravée mais surtout que nous sommes à cette époque historique particulière de transition de notre état de nature blessé vers l'état de nature guéri.

C'est la puissance accrue de dévoilement de l'Autre qui révèle, par la grâce du prophétisme, la nature de cette transition. Une nouvelle lumière brille dans l'Autre, en tant qu'il existe, qui rayonne de la parole prophétique pour éclairer ce passage par lequel doit passer le monde des fils pour se séparer du monde des frères (mais sans père), lequel va vers sa fin, appelé qu'il est à être englouti dans sa jouissance même, à la fin concentrée, et même, pourrait-on dire, récapitulée en soif,  à proprement dire infernale, de destruction.

Bien sûr, nous avons été longuement divisés entre être ou ne pas être, et plus exactement entre être et jouissance. Mais cette division n'est pas inéluctable et si elle est encore la marque de fait de notre nature, notre droit à l'unité reste réservé. Ce qui veut dire que cette schize originelle de notre être, qui l'humilie par cette alternative du être ou ne pas être, n'est pas définitive, et qu'une autre jouissance qui est jouissance de notre être même, par augmentation indéfinie de son existence - qu'une autre jouissance donc, très mystérieusement, nous fait signe dans ce passage.
 
 
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Et en ce point la question que nous avons posée plus haut nous revient : en quel sens faut-il entendre l'expression « un état de nature restauré », ou encore « un état de nature guéri » ?

Là encore, il faut en revenir à la puissance de dévoilement de l'Autre, en tant qu'il existe, puisque seul cet Autre a pouvoir de nous communiquer des informations sur la nature qui vient - informations qu'il détient du fait de sa position d'orientateur de l'être. Et donc, nous nous tournons vers lui, vers sa parole, pour y scruter le sens ultime de cette puissance de dévoilement. C'est évidemment en élucidant ce point que nous pouvons discerner ce qui constitue le cœur - le cœur dis-je - du problème de l'Autre.
 
 
 
D'UN DÉVOILEMENT À L'AUTRE

S'agissant de l'Autre, en tant qu'il n'existe pas, le sens de sa puissance de dévoilement va de la jouissance au sujet.

Qu'est-ce qu'un sujet au sens freudien ? C'est quelqu'un qui dit : « Je ». Lorsque les psychanalystes parlent de sujet, ce n'est pas, loin de là, à une substance qu'ils font référence, mais à un mouvement du désir humain qui oriente les significations selon ses intentions intimes.

Si ce mouvement est pris dans une pathologie du genre névrose grave, ou pire psychose, on dira que le sujet n'est pas « libre », il est prisonnier de paroles et d'actes vécus le plus souvent dans son enfance, qui font la substance de l'inconscient, et qui le tyrannisent. Dire que le sujet est libre signifie qu'il est libre des mouvements parasites qui compromettaient la conscience et le libre exercice qu'il pouvait avoir de lui-même, de ses désirs et de son environnement.

Freud exprime le mouvement d'acquisition de cette liberté dans une maxime aux allures kantiennes : « Là où c'était, dit Freud, là dois-Je advenir ». Ce qui signifie que la puissance de dévoilement dans l'Autre, en tant qu'il n'existe pas, est liée à un retour vers ce qui était - condition de la liberté du sujet vis-à-vis de la tyrannie de ses passions.

Toute la question est alors de savoir  à quoi exactement ouvre cette liberté ? Disons qu'elle  ouvre au libre exercice sa volonté laquelle s'exerce toujours devant l'Autre.

Or la volonté, devant l'Autre, est toujours devant deux chemins : soit l'Autre, en tant qu'il n'existe pas, soit l'Autre, en tant qu'il existe. Et ces deux chemins orientent toujours, en dernier ressort, soit vers le monde des frères (mais sans père), soit vers le monde des fils.
 
 
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Nous autres, chrétiens, nous ne cherchons pas à dire « Je », du moins nous ne cherchons pas à affirmer ce « Je » tout sec, mais à dire « Nous ». Dire « Je » tel quel aujourd'hui, cela veut dire désormais pour la plupart de nous tous, enfoncés que nous sommes, et enfoncés jusqu'au cou, dans le monde des frères (mais sans père), cette sottise extraordinaire : « être bien dans sa peau ».

Évidemment, pour la psychanalyse, cela signifie quelque chose de plus subtil : disons avoir une parole « libre» d'un inconscient, dit freudien, qui peut, surtout par les temps qui courent, être particulièrement féroce et totalement obscène. Mais pour qui se pense comme fils, fils de l'un et l'autre sexe s'entend, il ne peut que se séparer de la psychanalyse au point exact où elle maintient comme définitif et universel l'énoncé « l'Autre n'existe pas » [4].

Car  pour qui se pense comme fils, qui se tourne en ce point vers l'Autre, en tant qu'il existe, il se trouve alors dans la disposition subjective, à proprement parler filiale, de désirer échanger son « Je » contre un « Nous ».

Dire « Nous », ce n'est pas pour autant dire « Nous », comme on le dit dans le monde des frères (mais sans père), c'est-à-dire en faisant brûler la flamme de nos briquets à un concert de rock. Ce « Nous »-là est celui de la fraternité globale du nouvel ordre mondial, qui se révélera à la longue masquer le mensonge de l'antifraternité des maîtres du monde. C'est le nous de l'aveuglement dans la jouissance. C'est le nous = nous de la bêtise. Le nous = on.
 
 
 
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Dire « Nous » pour un catholique c'est comme quand le prophète, le prêtre où le roi disent « Nous ». C'est un Nous = Je. Ou un Je = Nous.

Si nous voulons disposer d'une maxime qui traduit la tension de notre volonté vers l'Autre (en tant qu'il existe), comme Freud avait proposé la sienne - la sienne qui pose que « là où c'était, là dois- Je advenir » - nous devons pour notre part la construire comme suit : « Là où Je Suis, là devons-Nous advenir ». En soulignant aussitôt qu'elle est énoncée au lieu de l'Autre, c'est-à-dire qu'elle est de son initiative. Le discours de l'Autre n'est plus ici celui de l'inconscient, c'est-à-dire celui de l'Autre qui n'existe pas. Ce n'est plus un « ça parle », mais un « Je parle ».

Car ce discours est celui de l'Autre non seulement en tant qu'il existe, mais déjà en tant qu' Il se nomme : « Je Suis » : « Là où Je Suis, là devons-Nous advenir ».

Ce que les mystiques illustrent par l'échange des cœurs [5].
 
 
 
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Ce double mouvement, l'un d'éternel retour vers le passé, « là où c'était », exprimant le désir naturel d'une restauration de notre nature blessée, l'autre de hâte vers ce qui vient, ou plutôt vers Celui qui vient, qui a pour nom « Je Suis », exprimant, non pas naturellement mais spirituellement, une tout autre nuance du même désir de restauration, ce double mouvement est légitime.

Il exprime la double tension vécue par l'homme psychique, c'est-à-dire l'homme qui vit dans notre état actuel de nature blessée, tension pas forcément antagonique entre deux modes d'existence de l'être humain : un mode adamique et un mode christique. Ce que nous attendons de la puissance de dévoilement de l'Autre, c'est précisément un juste discernement de notre état de nature restaurée dans ce qui vient, c'est-à-dire dans la transition que nous nous préparons à vivre vers le monde des fils, soit vers ce que la Bible appelle « nouveaux cieux, nouvelle terre ».

Ce double mouvement ne peut être symétrique : le mode adamique d'existence terrestre et le mode christique proposé à l'homme comme son mode final d'existence ne sont pas équivalents. Si restauration il y a de notre nature blessée, c'est définitivement sous le primat du mode christique [6]. Le mode christique en effet porte en lui-même « la guérison dans ses rayons ».

La question est désormais de discerner ce qu'il en est dans ce qui vient, dans les « nouveaux cieux, nouvelle terre », des rapports entre le mode adamique et le mode christique de l'existence humaine.

Question qu'il convient de réserver pour une partie III du présent article.
 
 
 
 
 
 
 
NOTES
 
 
[1] Notons que les Lumières parleront aussi d'« état de nature » : ainsi Hobbes, Locke et le pauvre Rousseau - Rousseau qui soutiendra pour sa part que l'homme naît bon, organisant ainsi la dénégation du péché originel.
Mais quelle que soit la conception qu'elles défendent, les Lumières vont considérer que cet état de nature est définitif, qu'il s'agit d'un fait impossible à modifier.
Le christianisme dit le contraire : certes, il n'a peut-être pas soutenu explicitement que cet état n'est pas définitif, mais la position de Scot favorise particulièrement cette vérité, la favorise dans un sens nouveau, propice à comprendre ce moment particulier de l'histoire que nous vivons.
Par contre observons que l'univers postmoderne, c'est-à-dire le monde des frères (mais sans père), ne se pense plus inscrit dans un quelconque état de nature. Par conséquent, la nature y est considérée comme plastique et perfectible par les moyens de la technoscience. C'est pourquoi celle-ci est livrée aux mains d'apprentis-sorciers chargés d'étudier les conditions de son amélioration, et en particulier les conditions nécessaires à l'obtention d'un « homme augmenté » - cf. à ce sujet Humanité 2.0 de Ray Kurzweil, Ed. M21, 2008.

[2] La foi est vue ici comme une dimension de la rationalité qui s'établit en se pliant à un temps logique préalable, le temps de la confiance imposé par la structure personnelle de l'Autre.

[3] Cf. la note 6 de la partie I du présent texte : « Ne pas confondre transcendantal et transcendant : au sens de Kant, est transcendant ce qui est au-delà de toute expérience possible. Est transcendantal une connaissance a priori, c'est-à-dire qui précède les données de l'expérience. Ici, l'Autre est donné comme le lieu de la pensée en tant que proposition très générale convenant à tout phénomène de pensée. À charge de vérifier son existence ou son inexistence selon l'expérience dans laquelle il est engagé - ici mystique ou analytique. »

[4] Cette position d'athéisme de principe n'est pas le cas de tous les psychanalystes, bien entendu.

[5] Pensons par exemple à l'échange de son cœur avec celui de Jésus dont nous parle Sainte Catherine de Sienne.

[6] Ce double mouvement, l'un de retour vers le passé, exprimant le désir naturel d'une restauration de notre nature blessée, l'autre de hâte vers ce qui vient, ou plutôt Celui qui vient, qui a pour nom « Je Suis », exprimant lui aussi, quoique non naturellement mais spirituellement, le même désir de restauration - ce double mouvement est légitime. Mais si nous privilégions le premier au détriment du second, nous exprimons quelque chose qui ne peut aboutir qu'au gnosticisme, lequel considère le monde dans lequel nous vivons comme mauvais et ne cesse d'aspirer à retrouver la perfection de l'origine. Notre aspiration nous porte alors vers un faux Autre.

Commentaires

Mon cher Jean-Louis,
Quelques mots, juste après avoir mis en ligne la deuxième partie de ton texte.
L’invention de l’inconscient a provoqué une rupture irréversible avec le théologique : la fonction de l’inconscient est précisément de barrer le nom du père, de le dé-nominer. Cet Autre (qui existe) commence par se nommer dans la rencontre : « Eye asher Eye ». Il se nomme donc à partir de lui-même, dans la rencontre (en Nous), et non à partir de l’Autre (qui n’existe pas). L’Autre (qui n’existe pas) ne peut se « nommer » ni se rencontrer (puisqu’il n’existe pas). Il y a une différence de nature entre la Parole et la langue (lalangue).
Cette notion de « nature restaurée », dont tu parles, ne peut être considérée comme un mode christique de l’exister car le Christ ne restaure pas : il récapitule.
La liberté, ce n’est pas choisir entre l’Autre (qui existe) et l’Autre (qui n’existe pas) puisqu’elle ne réside qu’en cet Autre (qui existe) : la liberté ne peut se définir par l’absence de liberté !
Tu dis : « pour qui se pense comme fils, fils de l’un et l’autre sexe s’entend, il ne peut que se séparer de la psychanalyse au point exact où elle maintient comme définitif et universel l’énoncé "l’Autre n’existe pas" ». Mais comment n’entends-tu pas que ce point exact est le fondement même de la psychanalyse, et qu’ainsi, si tu t’en sépares en ce point, tu la désignes comme n’existant pas. Or, si la psychanalyse n’existe pas, de quels « outils » dispose-t-elle pour analyser le discours de l’Autre (qui n’existe pas) ?

Écrit par : Alain | vendredi, 01 mai 2009

Sur "ce" point qui fait que la psychanalyse ne peut advenir, je me permets de renvoyer aux travaux de Michel Henry dans "Généalogie de la psychanalyse, le commencement perdu". L'auteur y démontre que la notion freudienne d’inconscient résulte de l’incapacité de Freud à penser l’essence de la vie dans sa pureté : l’inconscient n’est qu’une représentation vide, il n’existe pas.

Écrit par : José | vendredi, 08 mai 2009

En plus de Michel HENRY, on peut lire sur ce sujet :
* Dr Jean GAUTIER: "Freud a menti", Éd. CEVIC, 1977;
* Pr Jacques van RILLAER: "Freud nous a menti!", 2005.
Bon appétit !

Écrit par : Jean-Marie MATHIEU | vendredi, 08 mai 2009

Un (petit) rectificatif, si je peux me permettre (pour une meilleure digestion) : "Freud nous a menti" n'est pas un ouvrage mais le titre d'un entretien accordé au journal "La Libre Belgique" par Jacques van Rillaer, co-auteur du "Livre noir de la psychanalyse" ( éditions Les Arènes, 2005 ) dont on peu aussi citer "Les illusions de la psychanalyse" ( éditions Mardaga, 1995 ).

Écrit par : José | samedi, 09 mai 2009

Merci pour cette précision bienvenue. En guise de digestif, on peut encore lire:
* Pr Gabriel NAHAS: "Freud, la cocaïne et le cerveau", Paris, F-X de Guibert, 1993,
* Dr Sigmund FREUD: "Lettres à Wilhelm Fliess", Paris, PUF, 2006,
* Elizabeth M. THORTON: "Freud et la cocaïne", article qui vient d'être publié dans la revue Le Cep n° 47, avril 2009, pp. 30-36.
FREUD était un menteur, un malade et un cocaïnomane de la plus grande envergure. Mais qui ne le savait pas ?

Écrit par : Jean-Marie MATHIEU | samedi, 09 mai 2009

I) Chers amis,

Alain a écrit : « la fonction de l'inconscient est précisément de barrer le nom du père ». Pardon Alain, mais là j'ai vraiment ri, parce que j'ai imaginé l'abîme de réflexion dans lequel ce genre de formulation peut plonger un lacanien. Ce que tu dis là m'a l'air intéressant, et si tu permets je le laisserai en suspens, à la manière des analystes.

Il a aussi écrit : « Cet Autre (qui existe) commence par se nommer dans la rencontre : « Eye asher Eye ». Il se nomme donc à partir de lui-même, dans la rencontre (en Nous), et non à partir de l'Autre (qui n'existe pas). » Je suis totalement d'accord avec cela.

Puis : « L'Autre (qui n'existe pas) ne peut se « nommer » ni se rencontrer (puisqu'il n'existe pas). » Eh bien non, on ne peut pas dire cela parce que dans une psychanalyse diverses figures remontent du passé pour venir occuper cette place de l'Autre. Ce n'est pas parce que l'Autre n'existe pas que sa place n'est jamais occupée.

Il a écrit aussi : « Cette notion de « nature restaurée », dont tu parles, ne peut être considérée comme un mode christique de l'exister car le Christ ne restaure pas : il récapitule. » Ces questions vont s'éclairer avec la partie III de ma réflexion. Je ne pense pas qu'il y ait antinomie entre restauration et récapitulation, qui sont des réalités de niveaux totalement différents : la restauration est un processus de guérison ; alors que la récapitulation, au sens théologique du terme, est harmonie ultime, si je puis dire.

Ceci dit, Cher Alain, quand tu écris que la psychanalyse n'existe pas parce que son fondement n'existe pas, il me semble que tu fais une erreur sinon de raisonnement, du moins de compréhension. La psychanalyse a une réalité théorique mais aussi une réalité pratique.

Tout d'abord il y a la réalité « médicale » (de la cure), et celle de la pratique sociale. La psychanalyse a pu soigner des gens et en particulier des enfants, je pense par exemple aux travaux de Françoise Dolto et de Maud Mannoni. Il y a aussi des témoignages nombreux de personnes que la psychanalyse a sorties de l'enfer de l'angoisse (par exemple Michèle Manceaux). Certes, il y a aussi des échecs. Mais est-ce que la médecine n'est faite que de succès ? Tout cela pour dire que la psychanalyse existe au moins socialement tant que la pratique existe. Ce n'est pas seulement un travail théorique, c'est avant tout un travail pratique. Dire qu'elle n'existe pas ne tient pas par ce seul fait.

Ceci dit, et pour éclairer tout de même le point que tu as soulevé, c'est-à-dire le rapport de la psychanalyse à son fondement, point que soulève également José, sous un autre angle il est vrai, il faut comprendre le paradoxe sur lequel se construit la psychanalyse : son objet, celui sur lequel elle s'est construite, n'a pas d'être, car cet objet est l'objet de la jouissance dont le mode d'être est précisément de n'être pas. C'est autour de cet objet que se construit la pulsion qui elle, hélas, existe bel et bien. Je dis hélas parce que le plus souvent elle n'est, cette pulsion, que pulsion de mort. Et c'est de cela dont l'homme souffre. Le symptôme dont il souffre vient de là, il vient de cette pulsion de mort qui le travaille, dont un autre nom aujourd'hui est le péché dérégulé.

Et donc, ce n'est pas parce que son objet n'a pas d'être, que la psychanalyse n'existe pas comme pratique, même si cette pratique est probablement datée et appelée à s'éteindre.

Alors dire que Freud a menti, comme le fait Jean-Marie, on peut toujours le dire. Mais en quoi a-t-il menti ?

JLB

Écrit par : JL Bolte | dimanche, 10 mai 2009

II) Chers amis,

Ce que je comprends mal dans vos questions, et qu'il faut m'expliquer, c'est cet acharnement contre la psychanalyse. J'avoue que c'est un peu lassant, parce que je pense que c'est d'un intérêt tout à fait secondaire : la seule chose intéressante dans ce que je dis, à mon sens, ne concerne pas la psychanalyse, mais plutôt et surtout ce passage historique -- dans lequel nous vivons -- du monde des frères (mais sans père) au monde des fils, question que je veux développer dans la partie III de ma réflexion.

Pourquoi se tracasser de ce qui va mourir, alors que ce qui nous intéresse est ce qui va vivre ?

C'est pour cela que dans tout ce que vous dites, je retiens surtout ce malentendu que m'a servi Alain, qui a l'air de penser que j'infère l'existence de l'Autre d'autre chose que de sa propre affirmation (le fait qu'il se nomme lui-même, le fait qu'il parle par les prophètes, le réel de sa souffrance). Ce n'est pas du tout ce que je dis. Et si je me suis mal expliqué, j'en suis bien désolé. J'essayerai d'être plus clair pour la suite.

Par contre, il est certain qu'il existe une interface entre les deux.

En ce qui concerne cette interface -- interface entre l'Autre (qui n'existe pas) et l'Autre, en tant qu'il existe, donc -- il faut comprendre qu'elle ne peut tenir, cette interface, que par la grâce de l'Autre, en tant qu'il existe. La grâce, c'est le cas de le dire. Et bien sûr, cette interface est entre souffrance et jouissance.

J'ai écrit quelque chose dans un volume rassemblé par Jacques de Guillebon, dont je ne me souviens plus le titre, quelque chose qui s'intitulait « la jouissance qu'il faut et celle qu'il ne faut pas ». Je distinguais là-dedans les rapports entre jouissance et souffrance qui sont, si je puis dire, des rapports à quatre coins :

-- « la jouissance qu'il faut », au sens des frères, est celle du péché dérégulé : c'est la jouissance des frères, dans le monde des frères (mais sans père). Autrement dit, toutes les jouissances non seulement en toc, comme disait Lacan, qui sont celles du Spectacle, des sens (les péchés capitaux), du sexe et des addictions diverses, y compris les jouissances muséales et « artistiques », qui résultent de la déconstruction du judéo-christianisme, mais encore des jouissances silencieuses, du contrôle économique et politique, et de la guerre, c'est-à-dire ce que j'appelle politique de la jouissance, dont je démontrerai à l'occasion qu'elle ne tend que vers un but : la destruction de l'humain.

-- « la jouissance qu'il ne faut pas », au sens des frères, est celle qui nous retombe sur la figure par les effets de « la jouissance qu'il faut » : par exemple le sida, la dépression, le suicide -- et bien sûr les effets des catastrophes économiques, de la guerre, etc.

-- « la souffrance qu'il faut », au sens des frères, est la souffrance sadique vers laquelle tend à la fin la jouissance. Elle est caractérisée par le fait que, dans la mesure où la jouissance foire, tourne court, nous désirons la prolonger et en obtenir plus.

Sade, qui était lucide, probablement parce qu'il était sataniste, a compris et systématisé cette tendance radicale propre à la jouissance humaine, qui consiste à se soutenir sur la souffrance d'autrui. Où l'on voit que jouissance et souffrance sont l'envers et l'endroit d'une même structure. Le problème sur lequel Sade bute, dans son dispositif bourreau/victime, est celui de la mort de la victime. Une fois morte, la victime ne sert plus la jouissance de son bourreau. C'est pourquoi Sade souhaite à sa victime la seconde mort : la seconde mort, c'est-à-dire l'enfer. Alors, la jouissance du bourreau pourra s'éterniser. Je soutiens que ce dispositif de « la souffrance qu'il faut » est propre à la politique de la jouissance de notre époque. J'y reviendrai.

-- « la souffrance qu'il ne faut pas », au sens des frères, est celle du Christ. Pourquoi ne la faut-il pas ? Parce qu'elle fait exister l'Autre, l'Autre qui pour les frères ne devrait surtout pas exister, ne devrait « exister » que pour la jouissance. La position des frères n'est pas ici celle de l'analyste. L'analyste constate que nous sommes aux temps où l'Autre n'existe pas, et que c'est de structure. Les frères veulent que l'Autre n'existe pas, parce qu'ils en soutiennent la structure, et pour cause : ils la construisent. Les frères veulent un monde sans autrui, un monde fermé sur lui-même, dont très peu se rendent compte que c'est l'immédiate antichambre de l'enfer.

Quand je dis que la souffrance du Christ fait exister l'Autre, ce n'est possible que si cette souffrance équivaut à l'envers de toute jouissance humaine, ce qui du point de vue de la logique de la jouissance présente une double impossibilité : tout d'abord « toute la jouissance » c'est impossible puisque du côté de l'Autre, en tant qu'il n'existe pas, la jouissance est indéfinie, elle est toujours à venir ; et deuxièmement, dans la mesure où le mode d'être de la jouissance est de n'être pas, comment un envers de souffrance qui épongerait toute la jouissance pourrait-il consister, avoir une consistance ?

La réponse tient dans le fait que l'Autre, en tant qu'il existe, localise, c'est-à-dire rend local, l'Autre qui n'existe pas, en brisant son enfermement dans le n'être pas. La souffrance du Christ est en effet substantielle au-delà de toute limite. Elle est substantielle dans la mesure où l'être du Christ est lui-même interface entre l'être humain et l'Être divin.

Et donc voici. Vous attendez peut-être une démonstration, et pourtant j'ai mieux que ça : je tiens que tout le monde peut faire et va faire l'expérience de cette souffrance du Christ. Autrement dit, je tiens que la preuve expérimentale de l'existence de l'Autre va être administrée universellement, à tous, dans la transition au monde des fils que nous allons vivre. Cette preuve sera donnée lors de l'expérience dite de l'Avertissement au cours de laquelle la réalité et la vérité du calvaire apparaîtra à tous. Ceci est prophétique. Autrement dit, nous le savons parce que l'Autre l'a dit à ses prophètes d'aujourd'hui.

(À suivre)

Bien amicalement,

Jean-Louis Bolte

Écrit par : JL Bolte | dimanche, 10 mai 2009

Bonjour,

Ces gens comme "Myriam et Marie" (et leurs disciples) qui propagent ces idées de "grand avertissement de la fin des temps" et ces prophéties de malheur croient qu'ils ont la foi. Or c'est tout autre chose : ils introduisent la terreur et l'instinct de survie chez leurs lecteurs et font le lit de Satan, celui-là même qu'ils croient pouvoir "baiser". Car, ce faisant, ils créent dans l'Inconscient collectif des égrégores négatifs qui, sans cela, n'existeraient pas.

La foi en Dieu (Ennoïa) c'est la nudité absolue du mental, si possible en souriant : D*******

Écrit par : Madeleine | jeudi, 28 janvier 2010

Pour les lecteurs du site, signalons le livre de MYRIAM et MARIE ( pseudonymes de deux mystiques contemporaines) :
"Préparez-vous... J'arrive ! Messages du Ciel : février 2008-2009", Éd. Résiac, 2009, dans lequel l'Avertissement est prévu pour cette année 2009. Certes, c'est à l'Église d'authentifier ou non les messages prophétiques. Mais ayons le courage de suivre le conseil paulinien : "N'éteignez pas l'Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophétie ; mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le ; gardez-vous de toute espèce de mal." ( 1 Th 5, 19-22)

Écrit par : Jean-Marie MATHIEU | lundi, 11 mai 2009

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